Il y a ceux qui disent que le produit de la création monétaire par les banques devrait être mis dans l’état des résultats, sous le poste bénéfices, il y en a d’autres qui disent qu’ils devraient être mis dans le bilan, comme les capitaux propres, qui sont mis au passif, et il y a ceux qui disent, comme le dit la soussignée – ou pratiquement que la soussignée – qu’ils devraient être inscrits dans le flux de trésorerie du bilan, comme une caisse appartenant aux souverains.
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Dans le premier cas – la rente monétaires dans les bénéfices du compte de résultat (voir 1)- on reconnaitrait le profit énorme que font les banques avec la création monétaire et, d’une certaine façon, on le légitime, à moins qu’on impose un impôt de 100% sur la rente monétaire à destiner aux caisses de l’Etat . Le revenu monétaire serait bien entendu à comprendre comme étant la valeur nominale du capital créé + les intérêts, et non, comme c’est le cas aujourd’hui dans le milieu bancaire, uniquement les intérêts.
Dans le second cas – la rente monétaire dans le bilan comme capitaux propres – la comparaison est faite avec les actions payées par les actionnaires des sociétés privées, seulement que cette valeur nette est mise au passif, et comme me l’enseigne Van Cleve (voir 2), ce passif – cette dette – est ambigu et douteux car dans la colonne des passifs, ou du « devoir avoir », du bilan figurent soit les passifs dus à l’extérieur que ceux dus à soi-même, c’est-à-dire aux propriétaires des entités juridiques ou fictions juridiques, les banques : ce qui met en doute le bien-fondé et la pertinence de l’inscription des capitaux propres au « passif ».

Dans le troisième cas – la rente monétaire dans nos caisses – on reconnait ab initio que la monnaie appartient aux souverains, c’est-à-dire aux citoyens qui sont membres du fonds coopératif public. C’est parce que c’est nous qui donnons la valeur aux signes monétaires scripturaux, avec notre personne, notre valeur, notre acceptation du contrat implicite dans la monnaie, nos transactions, nos activités (voir 3).

Le premier cas décrirait la situation actuelle et soulignerait le fait que les banques, si elles mettaient les bénéfices de la création monétaire dans le compte de résultats, ne pourraient pas faire faillite et qu’en cas de faillite, cela n’arriverait qu’en raison d’une mauvaise interprétation des prêts interbancaires ou des compensations scripturales entre banques qui déséquilibrent davantage leurs comptes dans un sens passif.
Dans le second cas, nous ne sortons pas du modèle de la monnaie-dette parce que cette monnaie créée serait de toute façon inscrite comme un passif du bilan, et comme dit plus haut, un tel passif est ambigu en raison de l’identité vague de l’entité juridique, qui agit comme un écran entre les actionnaires – les propriétaires réels, qui plus qui moins – et l’extérieur.

Dans le troisième cas, on réforme complètement le concept de monnaie, en délaissant la définition sinistre de monnaie-dette, pour retourner au concept de trésorerie appartenant aux utilisateurs).
Dans le premier cas (la rente monétaire dans les bénéfices du compte de résultat), on ne soulève point le problème de la propriété de la valeur monétaire qui reste implicitement à l’institution d’émission ; dans le deuxième cas (la rente monétaire dans les capitaux propres), on le soulève, mais la solution est toujours une “dette”, qu’elle soit fausse ou apparente … ; dans le troisième cas (la rente monétaire dans la caisse), les principes de la Constitution sont définitivement respectés qui consacrent à la fois la souveraineté du peuple, la protection de la propriété privée (l’argent liquide est le MIEN), le principe de coopération (la monnaie est née comme propriété de tous et de tout un chacun à son acceptation) et celui de la compétence exclusive de l’État en matière monétaire ainsi que le contrôle du crédit qui appartient à la République italienne sous sa Constitution.
Nforcheri 08/05/2018.
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